Tout savoir sur la récolte de miel

Rédigé par Perrine, formatrice en apiculture

Qui dit apiculture dit récolte du miel.

Cette étape vient récompenser le travail de toute une année, qu’il soit familial ou professionnel. Mais pour les débutants, pas facile de s’y retrouver.

Récolter le miel implique de bien connaître les fleurs de sa région et de rester vigilant sur la météo, pour éviter une famine dans ses colonies.

Quand récolter le miel?

Le miel se récolte après la miellée, c’est à dire, après des floraisons très intenses et importantes qui ont permis aux abeilles de stocker plus de miel que nécessaire à leur survie.

Classiquement, il y a en France une miellée de printemps qui débute en mars, alimentée par les floraisons massives de fleurs des champs, de ronces, d’acacia…

Puis, en été, de nouvelles fleurs prennent le relais: bruyères, châtaignier, tilleul…

Lorsque la météo est adéquate, la fin de ces floraisons est un moment privilégié pour la récolte.

Comment récolter le miel?

Tout dépend de l’apiculture pratiquée et du modèle de ruche.

Sur les modèle en bâtisse libre comme la kényane, et la Warré par exemple, on récolte le miel par pressage.

C’est à dire qu’il faut écraser les alvéoles (avec un pilon de cuisine, pour les petites quantités, avec un pressoir à miel, pour les plus gros volumes) et laisser le miel dégoutter dans un récipient à travers un tamis pour filtrer les petites impuretés.

C’est la technique traditionnelle, à la portée de tous, sans aucun investissement puisque chacun possède le nécessaire dans sa cuisine.

Dans les ruches à cadres comme la Dadant la récolte peut aussi être faite par centrifugation: avec un couteau à désoperculer, on retire les opercules de cire pour ouvrir les alvéoles, puis on place les cadres dans un extracteur manuel ou électrique.

Ces machines font tourner les cadres et le miel centrifugé est extrait des cellules de cire.

On peut ensuite réutiliser les cadres vides.

Comment s’organiser pour la récolte du miel?

Evidemment, il n’est pas question de presser ou de centrifuger ses abeilles avec le miel.

Avec de petites quantités de cadres, il est possible de secouer les abeilles au dessus de la ruche, ou bien de les brosser, le jour de la récolte.

On emporte les cadres ainsi débarrassés de leurs occupantes dans une hausse, couverte par le haut et le bas afin d’éviter le pillage avant l’extraction.

Pour de grosses quantités, on récolte tout l’élément (Warré ou hausse) sans sortir les rayons.

Il faut donc chasser les abeilles avant.

Le plus simple est de poser un chasse abeilles.

Il est fixé sur un couvre cadre qu’on insère entre l’élement à récolter et l’élément de vie de la colonie.

Ce dispositif est un petit labyrinthe.

Si les abeilles savent très bien l’emprunter pour descendre passer la nuit en grappe autour du couvain et de la reine, elles mettent environ 48h à retrouver le chemin vers le haut et le miel, délai pendant lequel l’élement peut être retiré quasi vide d’abeilles.

Combien de récolte de miel par ruche?

Voilà la question la plus aléatoire de l’apiculture!

Tout dépend de la météo et de la pratique ou non de la transhumance.

Parfois, rien. Parfois, 10, voire 20 kilos par an.

Ce qui est certain, c’est que le miel est essentiel à la survie… des abeilles!

Il faut donc veiller à ne récolter que l’excédent. Aucun sirop de nourrissement, fût-il bio ou maison, ne remplacera jamais les qualités nutritives du miel.

C’est le seul aliment parfaitement adapté au système digestif et immunitaire des abeilles.

Les sucres des sirops sont indigestes, pauvres en nutriments, avec à la clé de la fatigue pour les abeilles qui ont du mal à le métaboliser, et un déréglement de leur microbiote.

L’apiculteur doit donc s’assurer, avant toute récolte, que de nouvelles floraisons d’automne (callune, lierre, arbousier…) viendront renforcer les réserves de la colonie avant l’hiver. Ces miels ne sont que rarement récoltés, car l’apiculteur donne la priorité à ses abeilles!

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