Hivernage sur ruchette : pourquoi et comment le réussir ?

La méthode d’hivernage sur une ruchette est très similaire à celle d’une ruche standard comme la Dadant 10 cadres. Il est possible d’hiverner une ruchette sur 6 cadres ou moins. Il est plutôt commun d’hiverner sur 5 cadres. Certains apiculteurs descendent même à 3 cadres.
Quelle que soit la taille de sa colonie, les étapes de pré-hivernage et d’hivernage restent quasiment identiques pour tous les types de ruches.
Néanmoins, pour l’hivernage d’une ruchette, il est important de vérifier certains points, que nous allons aborder ci-dessous.
Pourquoi hiverner sa colonie dans une ruchette ?
a. Taille et adaptation des petites colonies
Les ruchettes sont particulièrement bien adaptées aux colonies de petite ou moyenne taille.
Elles offrent un espace plus restreint, permettant à une colonie de mieux conserver la chaleur. En hiver, une bonne gestion de la température est essentielle. Les abeilles consomment moins d’énergie. Elles sont plus à même de passer l’hiver sereinement.
Selon la taille de sa colonie, il est possible d’hiverner sur 6 cadres ou moins.
b. Création d’essaim de fin de saison
Certains apiculteurs font le choix de créer des essaims de fin de saison.
C’est une manière de préparer la saison suivante pour renouveler son cheptel, l’augmenter, ou pour vendre des essaims hivernés.
Ces nouveaux essaims sont généralement réalisés dans des ruchettes puisque la colonie n’est pas amenée à se développer en automne.
Souvent, une jeune reine fécondée est ajoutée à la colonie divisée. De cette façon, la reine va pouvoir pondre rapidement et en quantité suffisante avant l’hiver. La colonie sera renforcée et prête à bien se développer au printemps prochain.
c. Moins de provisions
Selon la météo de la saison apicole, certaines ruches peuvent se retrouver avec peu de réserve de miel, de pollen, et de pain d’abeille.
Il peut être préférable de transférer une colonie d’une ruche à une ruchette. La colonie optimise ses forces en régulant plus facilement la température et en ayant moins d’espace à entretenir.
L’apiculteur s’assurera de passer régulièrement vérifier les réserves pendant l’hiver, et de nourrir en conséquence.
d. Flexibilité selon l’objectif de la saison suivante
Si vous prévoyez de vendre des essaims au printemps, une ruchette est un excellent moyen de maintenir et de préparer des colonies à la vente.
En sortant de l’hiver, ces essaims peuvent rapidement être transférés ou vendus à d’autres apiculteurs.
Préparation de la ruchette pour l’hivernage
Le pré-hivernage est une étape indispensable pour réaliser un bon hivernage.
Il commence dès la dernière récolte de miel de l’année (fin juillet, début août).
a. Vérification de la colonie (ponte, taille, provision)
A cette période, l’apiculteur doit commencer à anticiper les réserves, la rotation des cadres, le traitement des ruches, le renouvellement du cheptel.
Une colonie qui va passer l’hiver en ruchette 5 ou 6 cadres doit avoir environ 6 à 10 kg de réserve de miel. Les abeilles ont également besoin d’avoir du pollen et du pain d’abeille à disposition.
En parallèle, l’hygiène est un aspect à ne pas négliger. Les cadres de la colonie doivent être propres. Il est donc important d’effectuer une rotation de ses cadres pour limiter l’apparition de certaines maladies.
C’est également une période pour vérifier la présence de la reine, l’état de la ponte et la force de la colonie. Dans certains cas de figure, il peut être nécessaire de renouveler sa reine.

b. Traitement
Le traitement contre le varroa est une étape incontournable avant l’hivernage.
Un taux de varroa trop élevé peut affaiblir considérablement la colonie et réduire ses chances de survie pendant l’hiver. Il est donc essentiel de traiter efficacement la ruchette avant l’arrivée du froid, avec des méthodes adaptées à la taille de la colonie.
Il y a plusieurs méthodes pour effectuer un traitement contre le varroa.
Selon la méthode choisie, il est important de bien respecter la période de traitement. En le réalisant trop tardivement, le traitement n’aura pas les mêmes effets sur la colonie. Il pourra s’avérer totalement inefficace.
c. Partition et isolant
L’isolation de la ruchette est cruciale pour que la colonie conserve la chaleur.
Une bonne isolation permet de diminuer l’effort des abeilles pour maintenir une température adéquate et ainsi préserver leurs réserves de nourriture.
Vous pouvez utiliser des partitions et des matériaux isolants, comme du polystyrène ou des panneaux en bois.
Si vous hivernez votre ruchette sur 6 cadres, il est conseillé de mettre un cadre avec une partition isolante chaude. Autrement, sur une colonie de 3 à 4 cadres, vous pouvez la placer au centre de la ruchette et l’entourer de deux partitions isolantes.
d. Réduction de l’entrée
Pour limiter les courants d’air et protéger la ruchette des nuisibles, pensez à réduire l’entrée de la ruchette.
Au mois d’août et septembre, le frelon est souvent présent autour des ruches. Il est conseillé de mettre des réducteurs d’entrée spécial frelon et des pièges. Vous pouvez aussi sortir votre raquette de badminton et vous placez devant vos ruches.
Les réducteurs d’entrée permettent aussi de limiter l’entrée des rongeurs au sein de la ruche. Toutefois, il est important de laisser une petite ouverture pour permettre une ventilation suffisante et éviter l’accumulation de condensation, qui pourrait être fatale pour la colonie.
Surveillance pendant l’hiver de vos colonies d’abeilles
a. Vérification ponctuelles
Pendant l’hiver, il est essentiel de réaliser des vérifications ponctuelles de ses ruches.
Bien entendu, nous ne parlons pas d’ouvrir ses ruches.
Lors des visites du rucher, vous allez vérifier l’état des réserves (dans le nourrisseur, sur le couvre cadre, ou en soupesant la ruchette), vérifier que la ruche soit toujours bien ventilée, vérifier l’absence de nuisible, vérifier l’activité sur la planche d’envol et enlever tous les éléments extérieur (feuille, bois, végétaux, autre) qui peuvent gêner l’entrée de la ruche.
b. Ajout de nourriture
Si l’hiver est particulièrement long ou que les provisions s’avèrent insuffisantes, il peut être nécessaire d’ajouter du candi ou du miel, dans un nourrisseur ou sur le couvre cadre de la ruchette.
Assurez-vous de surveiller les réserves régulièrement, surtout vers la fin de l’hiver, lorsque la reine s’apprête à reprendre sa ponte.
c. Traitement
Certains traitements contre le varroa, notamment à l’acide oxalique, s’effectue en hiver, pendant le mois de décembre.
Lorsque vous traitez avec des lanières type Apivar (avant le 15 septembre), pensez à bien enlever les lanières de la ruche à la fin du traitement (10 à 12 semaines après le début du traitement). Il reste de la matière active, en petite quantité sur les lanières usagées.
Pour conclure
L’hivernage d’une colonie dans une ruchette est commun. Il présente plusieurs avantages en particulier pour les petites colonies ou les essaims tardifs.
Par contre, il est important de faire un suivi régulier pendant l’hiver et à la reprise de la saison. Les colonies peuvent se retrouver rapidement à l’étroit lors d’un printemps précoce. Le passage de la ruchette en ruche doit se faire au bon moment pour limiter les risques d’essaimage.
Pour vendre des essaims hivernés au printemps, il est conseillé de ne pas hiverner sa colonie sur 5 à 6 cadres. Partez sur 3 à 4 cadres bien équilibrés (taille de la colonie et réserves) pour que la colonie ne soit pas à l’étroit en début de saison prochaine.
L’hivernage est la période la plus importante de la saison. Elle pose les bases de la prochaine saison apicole. Un mauvais hivernage peut avoir de lourdes conséquences avec des pertes importantes ou des colonies affaiblies.
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